La nuit est là. Dans la montagne, les nuages s'effacent. De leurs derniers pas ne reste aucune trace. Les bruits s'écrasent dans les sombres branchages Et, en silence, se scelle le feuillage. D'ultimes lueurs d'une autre vie au loin S'épuisent en vain lorsque la lune point. Le vide s'étend en musique du soir, C'est la mélodie de ce long désespoir. Dans ces tons blafards, meurt la langueur du jour En ces fous chemins perdus dans leurs détours. Sous le couvercle, dans le bleu, nait la peur. Lentement le noir tue lumière et couleurs. Le ciel s'éteint et disparait dans le froid. La terre inerte ne connait plus d'émois. La nuit est là.