De rêve en rêve
Là où tu m’as laissé, autrefois, condamné
A guetter ton retour, sans jamais me lasser,
Fou, je fais les sept tours, toujours, toute l’année.
Reviens donc quand tu veux, à quoi bon te presser !
Puisque me voilà pris en le même vertige
De tes tendres murmures, m’enivrant à jamais.
Ainsi, je vole et danse (un papillon voltige),
Dans l’espoir de pouvoir te chanter bien aimée.
O, âme affectueuse! O, vénus généreuse !
O, cœur de lait, ô, toi, vrai symbole de joie !
En habitant mes yeux, tu rends encor somptueuse
Ma vie, feuilleton de rêves, et je vais droit vers toi,
Là où tu sois, souvent, sans craindre m’égarer,
L’abeille, trompe-t-elle sa cellule et son miel ?!
Vais-je alors, et tu es mes six sens, ignorer
Mon chemin vers ton front scintillant comme un ciel ?!
De rêve en rêve, ainsi, mon être oublie son être
Puis s’acharne à s’unir à ton beau souvenir.
Il fuit temps et espace, et refait son paraître
Selon la vraie magie de ton câlin sourire.
A ma toile orpheline, je tisse en artisan
De ces rares couleurs de ton très doux parfum,
Ses files, et j’invente des iris bleus et blancs
Pour mon pré que je rêve repeindre sans confins.
De rêve en rêve, ainsi, mon esprit bien épris
Perd son agilité, se meut comme si tu es là
Me cajolant les sens de ta voix bien chérie,
Et je revois le rêve où nous sommes en rois
Élus enfin époux heureux et pour la vie,
Le rêve où toi et moi nous sommes bien nommés
Anges de l’amour pur, du plaisir, de l’envie.
Le rêve enfin d’un rêve purement embaumé.
De rêve en rêve, ainsi, ermite, tel en prière
Je m’incline adorant ton radieux visage,
Éblouit, errant, m’emporte le fil de sa lumière.
Quelle rive possible donc pour quel cher ravage ?!
Février 2008