Brosse à dents ô ma guitare rétrécie, Où la carie de l’oubli ronge à l’infini, Les frêles notes de mon morne livret Où jadis son rire éclatait en doux couplets.
Bridge ! Bridge où sont les Lys d’antan, Flocons de neige de ses lèvres ruisselant, Fleurs de cerisier enlaçant l’aubépine, Essaim de papillons blancs effleurant la glycine
Bridge ! Bridge où sont les rêves fabuleux de la Tamise Où Haydn en un soir modulait la symphonie exquise, Et Londres aux nattes blondes par dessus les balcons roses Se mouvait, au clair de lune, en Nightingale pleurant la Ros
Il neige, Il neige sur les lilas un vent glacial Fouette de plein cœur les revers d’une plaque conjugale Où tombent en reflux mes joies et mes rêves Que l’écume mourante pleure le long des grèves.
Ruban blanc ô sentier lacté ! Voyageant dans sa chevelure, Fleurs d’amandier neigeant le long des toitures Les tourterelles enivrées roucoulent la lumière du jour. Notre cœur s’ouvrit, fleur d’Iris, aux frissons de l’amour.
Sourires miroitants donnant des ailes à mes soupirs, Regards ! Ô lacs de tendresse ridés de doux rires, Vers vos nids , mon âme revint, colombe blessée, Gémir mes espoirs évanouis, sur une branche cassée
Pans de rêves que les aquilons emportent vers le Nil, Où les gypaètes amoureux, sous le bleu ciel d’avril Ornant de fleurs de lotus les noces de Cléopâtre et Antonio, Frôlent en s’éloignant l'air oublié de mon triste Adagio.