Reviens, Reviens, grive au chant nostalgique Le bois, sous le verglas, se meurt sans ta voix Et mon luth porte la teinte mélancolique Des heures vagues qui s’égouttent sans toi .
Au papillon amoureux des fleurs sauvages J’égrène encore quelques notes en si mineur Ô muse qui nous quitta pour de lointains rivages Rends nous l’écho de ta lyre aux tons rêveurs.
Mon luth traîne son sol sur ce sol aride Où jadis ta plume féconde semait la moisson future En gerbes dorées qu’ondulaient les souffles de l’Enéide.
Toi qui sais chanter l’amour en doux refrains Reçois cet humble sonnet que m’infligea ta blessure Et donne-nous à boire de cette jarre qu’offrit ta main.