Je ne passerai pas mon temps à trier les syllabes Pour voir si ce pied ne buterait pas le pied Aède, s’en allant sur un air Provençal ou Arabe Je sème d’une main mon grain, de l’autre mon lied
En menant mes chevaux vers les vertes prairies Sur leur hennissement, je saisis le son et la cadence Souvent les douces Muses vêtues en belles Huries Soufflent à mon cœur ce qu’il rime et pense
Le poète ô Ciel n’est jamais un faiseur de vers ! Que faire du bourdonnement d’une ruche sans miel, Du froment d’un pain pétri sans eau, sans sel
Je récolte mes blonds étés sous mes blancs hivers Au son d’une flûte qui d’amour gémit et soupire, Sur le ronflement d’une aile frôlant ma Lyre.