Et le noir vautour revint Plana sur le ravin Ne trouva au fond du gouffre Qu’une tête de coq Que brisa le choc, Les restes d'un cœur qui souffre, Saigne sur les pétales de sa fleur, S'ébat en dernière douleur Et se meurt en macabre fin Sur une note d'antique refrain… Et moi humble Prométhée Que la destinée avait jeté Aux confins de cette ville Je chante aux vents un vaudeville, Une romance d'enfance Et le Rhumel se tord,s’enfonce Se cabre dans les profondes gorges Où se baignent corneilles et rouges-gorges Et sur les rives Djenéne Etchina Exhale ton parfum Fella O ma fleur de Ksar Tina ! Tu venais fêter ma circoncision Les cigales en riches partitions Peuplaient les longs peupliers Des femmes dans leurs fins bustiers Pétrissant le henné Une,allaitait son nouveau né Et devant ton exquis charme Qui prend et désarme Je montais et descendais le tracteur A chenilles,et comme une chenille mon cœur D’amour rampait vers ta fleur Et tu dansais dans ta jupe à carreaux Les colombes enneigeaient les sureaux Ta belle main de noble citadine M’offrit une tranche de « Pain de maison » Et l'amour prit feu en l'estivale saison Et depuis j'aimais en toi Constantine… Et des versants de Sidi M’cid Au ravin d’Oued Eddib, La brise en souffle léger M’apporte ton parfum d’oranger… Et flotta la voile des temps On s’éloigna pour bien longtemps Et se levèrent de nouveaux vents Qui m’emportèrent de la Seine vers L’Isère Où je passais en andalou trouvère Où émigrante, tu semais le grain constantinois Le long des vals fleurissaient les noix L’on me parla de toi..J’ai humé ta voix Qui disait à mon frère Vers ta famille,venu : C’est Naïm que j’ai connu… Et le noir vautour revint Plana sur le ravin Ne trouva au fond du gouffre Qu’une tête de coq Que brisa le choc