Je suis le plus riche du monde J’ai plus que le trésor des Incas Plus que le Nil à l’onde féconde Offrant au Pharaon le butin du Delta
Le Palais de Minos dispute mes célestes biens J’ai plus que les riches mines des Cyclades Mon luxe défie le prestige Corinthien Le Colorado conte ma légende aux blondes peuplades
Combien légers les lourds coffres de Karon Devant les liasses de mes Merveilles Combien fades les somptueux tapis persans Au regard de mes touches vermeilles !
Je suis le fortuné de tous les temps Mille cavales avalent à folle envie Ce que sèment dans mes yeux les vents Ce verse dans mes mains la pleine vie
Je possède ô chaste et douce nature ! Un nid d’hirondelle au fronton de ma maison Un vieux mûrier à la verte parure Où les moineaux chantent en toute saison !