Voici pour toi ma belle Parisienne Cette tendre romance Grarémienne En Fa Fleur Qu’un rai de lune Sur Vincennes A travers les vieilles persiennes En air douceur Me souffla la trame, la verte haleine Au fil d’une rame effleurant la Seine En baiser candeur Je vis mon village, ses forêts de chêne Ses riants pâturages, où la brebis pleine De sa tendre ardeur Couve l’agnelet, le berger, sa chienne Tremblants sous l’averse diluvienne Battant en chœur, Les blancs minarets d'où s'échappe L'Aden, Les Houris vibrant les Harpes de l'Eden Le Kawtar voyageur.. Je vis la cigogne revenant de contrée lointaine Bâtir son vaste nid sur la voûte du frêne Que le temps rongeur Courba l’échine, sa couronne souveraine, Où le vert nacré vidait sa pleine gaine Sur le rameau berceur Je vis ma mère,sa poterie,ses haïks en laine Où la Berbère teinte en touche sereine Luit, dessin charmeur, Ma grand- mère roulant le couscous, fine graine Et chantant un vaudeville où l‘amour et la haine Lutteur à lutteur Et je vis o ma Hélène ton visage de belle reine En une nuit où Paris sur mon Luth d’ébène Valsait en Ré Rêveur