Ô mon ! âme à quoi bon souffrir Et pleurer encor à longs Sanglots Laissant, laissant s’enfuir les souvenirs Ainsi que des voiles au creux des flots *** L’âpre infidélité a tout ravagé Le bel avril , et la verte espérance Et voici que gisent tels des naufragés L’amour et la douce souvenance *** Ô cœur transi par la trahison ! Et qui sans chandelle chante encor Les vents du nord éparpilleront ta chanson Parmi les souffles mourants des cors *** Reviennent les fols airs d’Avignon Les vignes éclatant de rougeur Les merles secouant leurs violons Tes rires exhalant la céleste candeur *** Ô souvenirs que l’oubli ronge doucement! Mes colombes pleurent sur les manoirs Les lys d’antan s’ouvrent vainement Le soleil ne teinte plus les charmes du soir.