Le lent frémissement du vent dans les blés noirs Rebrousse tendrement le duvet des rousses perdrix Gloussant et glissant doucement vers leurs doux nids Sous le rose phosphorescent du serein soir
L’onde pousse l’onde vaste et pleine mer noire Offrant au tremblant rivage les flots d’épis Secouant leur fauve écume couleur de nuit Mourant aux confins du calme terroir
La valse pastorale musique et le clic des grains Dans leurs fins étuis rend le tendre refrain Roulant le long du champ rêveuse berceuse
Et demain s’étire la mer et quitte la blonde arène Et sur la faucille argentée l’été vibre le thrène La fourmi se hate et éclate le rire des glaneuses