Ah ! Tel ce Grain de blé Que jette le semeur Au noir sillon coureur Ton amour en mon cœur Tendrement couvé En verte tige s’est levé
De la verte tige, au blé en herbe Où la fraîche rosée du rose matin En blanches et vives perles de satin Déposa son doux baiser finement argenté
Et voici le blond champ se pâmant sous les soleils d’été
Puis, comme une mer se retirant loin, loin de la jetée En de blanches lignes trace les traînées de paille Les glaneuses lâchent le rire des retrouvailles, La cigogne guette l’essaim des sauterelles, A ras de sol fuient les fines hirondelles Les perdreaux glissent en glapissant Un frout de cailles bruit au buisson La cigale entonne sa vive chanson
Et seul,o combien seul sans toi! Pluie,chantant sur le gris toit Mon cœur, en pleurs tinte Sa si triste complainte : Moi, moi qui t’aime Au vent, je sème L’air de l’oubli Suis les étuis, Restes d’épi Que charrie En ce soir La noire Fourmi