Dans les verts bois de Combourg Niche ma frêle et belle grive Son charme fait le jour des faubourgs Et ternit les Huries de l’autre rive
Son tendre et rêveur ramage Filtre en clair filet dans le cœur Le chœur volant des oiseaux de passage Lui rend le refrain en ré majeur
Le soir le long de la bruyère éclose Elle aime voir revenir le troupeau Les agnelles happant la mamelle rose Les goélands survolant les cours d’eau
Sur une fugue où coule la nostalgie Elle fait pleurer le vieux figuier La nuit les chaudes larmes de la bougie Et les miennes se concertent sur le papier
De branche en branche vibrant sa viole Elle chante sa douce et verte enfance Sur le rouge toit de la blanche école Etire le fin fil de sa tendre romance
Et je l’aime comme le flot de Saint Malo aime L’émeraude chantante de ses fols rivages Et de toutes les voix que le vent cueille et sème Seule sa voix emplit mon cœur et mes pages