Tu peux toujours pleurer, je l'avais deviné Aux noirs regards haineux que tu me destinais A tes baisers glacés, qui leur saveur perdaient Et à cette voix sèche que tu as adoptée Au début ce ne fut qu'un fugitif nuage Que j'éloignais de moi en homme noble et sage O femme, je t'aimais et en toi je croyais A une tendre mélodie je te comparais Puis il eut comme un vent qui attisa mes doutes Oui tu aimais un autre, tu comptais le cacher ? Le temps des promesses pour toi était passé Ne plus pouvoir aimer ; c'est ce que je redoute Enfin,les ventouses d'une sourde douleur En aspirant mon âme s'accrochèrenr à mon coeur Et pendant ce temps-là, vipère jusqu'au bout Avec je ne sais qui tu allais n'importe où Mais depuis prime jeunesse je vivais par les bois Ils me réconfortaient, quand bien je n'allais pas Les vagues de la brise sur l'humide verdure Au loin se confondaient avec l'immense azur En regardant cela j'oubliais ma tristesse D'une oreille charmée j'écoutais la forêt Elle dominait tout ; elle était ma maîtresse Je me fondais en elle, elle me consolait Par cette immense grâce je suis encore vivant Je sais que tu me trompes, et depuis si longtemps Que tu as fait de moi un bien pauvre martyr Car la fin ne vient pas ; je ne fais que souffrir Je vous ai découverts souillant mon sanctuaire S'étreignant tendrement parmi arbres et fleurs Aucun mot n'aurait pu décrire un tel malheur Sinon que j'étouffais, je me noyais dans l'air ... Comme une main de feu la douleur fut en moi Elle enflamma mon coeur, elle me dévora La Haine, par pitié, remplace parfois l'amour ; La douleur me rongeait, mais je t'aimais toujours La nature était gaie, et son tapis de fleurs Firent de la foret un magnifique Eden Lors de mes tristes errances je lui contais ma peine Elle semblait alors conjurer mon malheur Je hante la forêt, tel un triste fantôme Et à cause de toi je ne suis plus un homme Tu feins le repentir, tu joues avec tes pleurs Je t'aime et tu le sais ; j'aime aussi mon honneur Va-t-en très loin de moi, je tâcherai alors D'oublier que l'amour peut provoquer la mort.