Si tu sais voir au fond de l’autre Ne serait-ce que deviner Du plus injuste les sources de l’aveuglement De l’imbécile le chemin d’expérience Du plus jaloux le spectre de l’abandon Du narcissique la confiance altérée Du plus secret les anfractuosités Et du plus laid son âme entière
Avance donc pas à pas Qu'importe où tu iras L’important c’est le chemin Soulève chaque jour un peu plus l’écorce N’écoute plus les mots, l’autre ne se dit pas Mais si tu tends l’oreille, si tu veux l'accueillir Peut-être t’apparaîtra-t-il Au beau milieu de toutes ces certitudes Dans l’indicible la vérité murée En l’inhumain l’humanité toute entière
Et si tu vois même au delà Derrière ce col la vallée verdoyante De chaque ruisseau la source occulte En chaque hiver l’héritage du printemps En chaque printemps les stigmates de l’hiver En chaque ride les sillons de l’enfance En chaque prière le seuil du renoncement Dans chaque larme la renaissance Alors qui que tu sois Tu comprendras que je t’aime