Entre les eaux calmes et le ciel fougueux Sur le bord oriental des grandes Pyrénées Se dresse un guetteur, vieux, fort, majestueux, Et qui devant le temps, a du fort s'incliner.
Surplombant haut et fier sur son sommet rocheux La campagne alentour, la Méditerranée; Il garde calmement ouvert ses deux grands yeux Scrutant tranquillement les fortes Pyrénées.
Ce vieux guetteur là-haut, a vu beaucoup de preux, Pour cause d'hérésie, condamnés à brûler, Protégeant la place de l'élu de Dieu; Ces torches vivantes, ils les a sanctifiées.
Envers les hérétiques, il fût très généreux, Leur offrant l'asile à l'approche des croisés Qui tuaient des villes, cela au nom de Dieu, Pour que par l'Unique, ils soient remerciés.
Ce guetteur aujourd'hui, n'use plus ses vieux yeux Il jouit maintenant d'un repos mérité; Pour toujours désormais ses vieux os seront creux Sa carcasse a souffert des longs siècles passés.
Nous mène à ses pieds un sentier tortueux Bordé de petits houx, de ronces, d'églantiers Qui, trop souvent soumis à un vent furieux, Ont du fort se courber telle une personne âgée.
Ce sentier nous conduit aux larges pieds du vieux Qui doucement couché maintient un bras levé Droit, comme défiant encore une fois les cieux Qui usent leur force contre ce grand pilier.
Sur ce maigre plateau, fin et vertigineux Se dresse ce guetteur, encore bien conservé Grignoté par le vent, il pourrit peu à peu Par la bonté des hommes cet ancien renaît.
Cet ancêtre a été pour ma part un grand pieu Dressé droit au milieu des souvenirs passés Surtout sa position, en haut d'un pic rocheux Et pile en son milieu, son donjon élancé.