Pleure pas petite
Pleure pas petite,
Gamine que tu es,
Tu as tout le mérite,
D’être aussi jolie,
Que les champs de blé,
D’être aussi douce,
Que l’océan né…
Viens par ici gamine,
Me raconter ta peine,
Près de ta poitrine,
Un petit cœur qui bat,
Ton sang comme la Saône,
Eclabousse les yeux de l’océan,
Jaillissant de ton cœur d’enfant…
Chaque matin mon amour,
Ta maman t’embrassais,
Te comblais de son velours,
Jamais plus mon enfant,
Tu en écouteras de ses cordes,
Comme d’un violon brisé,
Les histoires qu’elle te lisais…
Tu vois à chaque lever de soleil,
Je vois ta mère s’illuminer,
Comme d’une étoile à son éveil,
Elle vient se poser chaque soir,
Ici, au bord de ta fenêtre,
Te voir fondre dans le sommeil,
Et pleurer ce qu’elle aurait pu être…
Je ne t’aimerai jamais assez,
Comme une mère à son enfant,
Je n’ai plus la force de continuer,
A supporter la douleur de ton sang,
Eclabousser tes nuits de larmes,
Comme des légumes à son jardin,
Laisser pousser à nos mains les armes,
Je te laisse désormais ma p’tiote,
Grandir auprès d’eux enfants,
Tu es orpheline ce matin,
D’une mère défunte,
D’un père inopportun,
Adieu poupée on se reverra,
Au pays des heureux…