Longue était la route jusqu'à cette forme vague Qui annonçait le village La nuit se glissait dans nos manches Et nos sacs débordaient d'échos d'une ville lointaine.
Nos bouches goûtaient aux ailes de l'instant Nos oreilles emplies de vertes histoires de prairies Nos poches pleines des pépiements de l'enfance Et de matinées au nez rouge.
On entendait le bruit de l'eau La neige derrière les pins Les soupçons de sommeil Les syllabes frémissant de la vie.
Viens, secoue tes paupières Viens, raconte moi au pied de quel refuge Le hochequeue porte le reflet du soleil Quelle musique pénètre le pain croustillant Du voyage.
J'ai dormi.
J'ai dormi en ces heures tumultueuses Où les chenilles traversent les rêves des enfants.
Viens Viens dérober la vie Et te fondre comme un mot Dans la ligne de mon silence.