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Ahmed ZAINIL

La nature

La mer est morte, les vagues arrêtent leur jet.
Le fil du vent se déroule d’un bout à l’autre
Étalant par sa force suprême le théâtre
Du parchemin décoratif de la nature étoilée.

Pendant que le flambeau de l’aurore volupté,
Brûle sa jeunesse sur les monts ombrés du ciel,
La rosée mouille le tapis des fleurs, du sol ;
Alors valse sur le sentier funèbre de la forêt :

La chevelure des palmiers, les bruits des grillons,
Les pleurs des ruisseaux. Et le coucou des hiboux
Réveille les mornes parfums nocturnes et doux,
Et à leur tour raniment le mystère des floraisons.

Le silence des grands bois guette où tout fuit,
Dans la brume, le chuchotement vibrant
Du feuillage respirant sur chaque arborescent,
Ô ce silence vainqueur où tout ramène à lui.

Et l’aurore après un long voyage s’arrête!
Elle s’en va tristement mourir sur la colline,
Quand en file indienne, les beaux cygnes,
Jettent les langoureux cris pendant son étreinte.