Invisible dans la nuit d'hiver, je suis née Par le souffle d'un ciel dénué de nuage, Au creux de cet arbre aux mille et un visages. Toi ! Regarde-moi ! Vois, comment j'ai existé...
Orpheline de comète, nourrie de mirages, Ces larmes qui n'en sont pas ont coulé ; ruisseaux. Plus haut, plus haut, je veux aller encor plus haut ! Oublier cette ville ! Tourner la page !
Dans mon unique œil, mille beautés, mille beaux : Fantômes de la nuit qui naissent dans l'alcool. Regarde ! Je décoll' ! Regarde, je m'envol' ! Au milieu des plumes, je salue les corbeaux.
Floues dans la brume, telles dissolues au vitriol, Petites sont les lumières quand on s'élève ! Ou adrénaline en mon sein, est-ce ma sève Qui se fige tandis que s'éternise mon vol ?
Lancée dans la poursuite éperdue d'un rêve, Je veux monter encor ! Toucher les étoiles, Les peindre sur la rétine, sur ma toile ! Aboutir au firmament, quête sans trêve !
Tout est si silencieux dans le vent vespéral Tandis que la ville se fond en murmures vains. Ô maîtresses du ciel ! Daignez prendre ma main ! Ô déesses sans ailes ! Brisez mon monde étale !
Pourtant mes tendres désirs n'y changent rien Force inépuisable qui me pousse à monter... Soif inexhaustible qui me fait tout quitter... Tristesse. Je sais ce qui m'attend au matin.
Invisible dans la nuit d'hiver, je suis née Par les illusions d'une vie sans atours, Je suis un spectre éphémère en manque d'amour Toi ! Regarde-moi ! Vois, comment j'ai existé...