Deux oiseaux dans une cage Guettent avec envie le ciel sauvage Le cœur lourd d'improbables rêves, Ils se délectent de l'éclat d'une étoile
Que n'auraient-ils voulu donné Pour sentir le souffle du vent glacé, Entendre le feuillage des arbres murmurer Et simplement vers le ciel s'envoler
Baignés dans la lueur lunaire, Ces deux oiseaux chantent solitaires Chant d'une captivité qui a trop duré Chant d'une captivité qui doit cesser
La fenêtre est close et dehors l'orage s'abat. Le tonnerre gronde ; les vitres tremblent La pluie tombe ; la maison tangue. Mais dans les pénombres, guette un chat
Dans un soubresaut, la cage s'entrouvre Comme les portes de l'utopie, Espoir d'une destinée meilleure Où brillerait le soleil du bonheur
Sans hésitation traîtresse, une colombe part Avant que le félin du festin ne veuille sa part. Alors l'autre colombe dans sa cage prisonnière Voit sa complice à l'abandonner hésiter
- Va, vole pour deux. Mes rêves sont les tiens, ta vie est la mienne Je vivrai bien dans la Géhenne, Si j'imagine voir avec tes yeux
Une larme glisse le long de son aile, Emplie de souvenirs et de regrets Mais point d'adieux : Les fils du cœur sont éternels.
Dans la tempête déchaînée, elle n'est plus qu'un point bla Qui se confond avec l'astre de la nuit Ainsi elle se fond peu à peu au firmament, Cette colombe qui fut mon amie.