Lorsque à potron-minet un nouveau jour s’éveille Et qu’encor suspendues aux fils d’un dernier rêve Nos paupières tardent à prendre la relève, Le doux chant du ruisseau vient sourdre à notre oreille.
De la pierre le froid l’eau du matin effraye, Dans l’aiguail s'agitent de courtes notes brèves Que le mitan du jour dans un point d’orgue achève Car tout est assourdi par l’ardeur du soleil.
Mais c’est à la vesprée que le chant s'illumine Cigales et fourmis à ce concert cheminent Et le petit agneau par cette onde est séduit.
À l’heure où il est temps de se dire bonsoir, Le ruisseau assoupi murmure dans la nuit Pour l’enfant qui s’endort la berceuse du soir.