Tout est facile en mots, à l’ombre des magies Nous errons dans une île au vent des léthargies Et, ruminant nos vies, terrés dans ce tombeau Nous masquons les soupirs en délires verbaux.
Tout peut partir en flots dans une nostalgie Juste quand l’existence ouvre l’hémorragie Qui lamine le songe et nous met en lambeaux, Notre corps empalé aux pointes des corbeaux.
Creusés dans le compas de ce jour qui suffoque Nous oublions l’idée avare et soliloque Quand il nous faut du cœur pour dévorer le nœud Et fléchir au défi du risque lumineux.
Les demains repliés quand la peur nous convoque Peuvent donner du poing dans un air qui provoque La cassure et l’envie aux destins ennuyeux Qui ont fui le souffle des soirs vertigineux.
C’est toujours au centre, dans les chemins du ventre Quand dans l’œil du cyclone, enfin, notre vie entre, Que chacun peut se voir, au fond de son couloir Et garder, à jamais, l’épreuve du miroir.