Ô page immaculée, où mon esprit se pâme, Effrontée qui se rit de mes longs doigts figés, Railleras tu encore mon regard affligé Quand l’eau d’Hippocrène épanchera mon âme ?
Ennius, père des poètes, que j’attends et réclame, Posera l’encre pure sur ton stérile verger En de longs rubans noirs aux contours rangés ; Et qui recouvriront ton insolence infâme.
Si la tête penchée attend qu’on lui donne, C’est tournée vers le ciel que tous les vers sonnent ; Sitôt qu’elle se dérobe de son pesant ennui.
Ne songer qu’à la branche ne produit pas la sève ! Poète, dans les étoiles que dépose la nuit ; Pégase sous l’empyrée, emportera ton rêve !