Je cherche le blé des nuits Qui pousse au couchant. Faut-il passer sur le chemin des vignes Où dorment les loups Des tribus grises et rouges? N'ayez crainte jeune compagnon Prenez ce fanion Et nous bâtirons une enceinte Nous serons les marins de la terre Deux,seulement deux, Nous serons frères et devenus preux Nous n'auront point d'épées Ni de peaux à trouer Nous sortirons de l'aube Armés de trois roses-thé Et nous les jetterons au pied du destin S'il veut nous barrer le chemin. Entendez-vous compagnon La prose des fontaines? Cueillez-là nous en ferons des poèmes Que l'aube s'agenouille devant le couchant J'entends au seuil de la nuit Naître les blés magiques.