Je volerai les lieux des plus hautes pénombres, Dévoilant l’insidieux, le piètre, le mensonge De ce monde ébahi de ses propres décombres, Fusse ma déraison au moindre de mes songes ;
Et j’irai folâtrer les faubourgs des déserts Où le deuil assigné à l’amour s’entrevoit Dans le regard meurtri de l’homme en sa misère Lorsque plus rien ici n’a de mots, ni de voix.
L’excès de l’imprudence est la révolte même, Cet endroit révolu pour l’homme d’aujourd’hui Lorsque sonnent tout faux ses soi-disant « je t’aime » Au visage du monde où toujours l’on déduit
Et ceci et cela … et je retiens mon souffle, Et l’addition soudain est quelque peu salée Mais qu’importe son lieu lorsque l’homme s’essouffle, Le pouvoir appartient à ceux qu’on laisse aller !
Regardez-les, là-haut, dans les plus hautes sphères Pourris de leurs mélasses comme des momies, Sachant bien que, jamais, ils ne pourront refaire Ce monde d’ici bas dont ils ont tout démis.
Je brandis la laideur qu’ils n’auront jamais sue … à regarder leurs pieds ils pensent terre à terre, Et se plaisent ainsi à ce qu’ils ont conçu … Mais contre tout cela … je ne saurai me taire !