Voilà qu’il me revient ce goût Encore en gorge encore Et dans ma bouche et dans mon cœur Ce goût d’avoir encore le goût De vivre et de durer ce goût Juste un peu toucher Du bout des doigts le bout du jour Aller jusqu’à demain Au moins demeurer
C’est comme avoir de l’air Pour qui se pensait noyé Ou la terre solide au pied Qui avait dérapé
Ce goût toujours ce goût Comme un printemps de fruit Qui craque sous la dent Comme un festin Sur le pouce avalé Dans un bar de banlieue Mais dont on garde à jamais Le souvenir
Voilà qu’il me revient ce goût Et comme son nom est doux