Je suis parti rejoindre un ailleurs différent. J'ai coiffé sur mon front où s'agitent les songes Un chapeau de pensées, et le temps qui s'allonge Ne pourra pas tuer mes souvenirs d'enfant.
J'ai mis sur mon épaule une cape de vent Pour regagner ce temps qu'aucun doute ne ronge, Pour rejoindre ces jours que mes amours prolongent... J'ai chaussé mes souliers à remonter le temps.
Je vais, enveloppé de souvenirs, sans trêve, Les cheveux emmêlés par le vent de mon rêve Et les jours d'aujourd'hui ne m'égratignent plus.
Je vais d'un pas pressé sur le chemin rapide Où les glas sonneront comme des angelus, Et jamais, plus jamais, je n'aurai le coeur vide...