Sauvage désespoir, cet ennui mortuaire Corne comme un choucas au coin d'un cimetière, Arbore un œil crevé aux lourdeurs des sourcils, Renifle en ricanant les larmes sous les cils.
Tangible, et bien caché, sous une soubreveste, Il ajoute à nos vie de l'amertume, un zeste, Et il s'en va, dolent, enterrer nos espoirs Sous un mètre de terre et sous un reposoir.
Et puis, s'étant repus de nos petites rimes Il se rend, guilleret, furtif, presque anonyme, Placer de lourds regrets aux coins des vieux futurs Et dessiner du noir sur les ciels bleus d'azur.
Alors, content de lui, l'ennui s'endort, lugubre, Sur le coussin lépreux de nos nuits insalubres Et il attend demain, au réveil de nos jours, Pour finir de tuer notre chanson d'amour...