Je suis parti matin, avant l'aube du jour, Pour m'en aller errer sur les monts et merveilles, Sur les sentiers pentus que l'Avril ensoleille, Sur les ailes du temps qui s'en va pour toujours.
Dans les forêts où meurt l'hiver à contre-jour, Sur les nouvelles fleurs que butine l'abeille Passe un souffle d'air pur qui chante et s'émerveille Et les oiseaux en chœur sifflent leurs chants d'amour.
L'aube des grands prés verts embaume mon oreille De chansons, du bouquet de la salsepareille, Des parfums, des fumets, des senteurs de printemps.
Je suis allé le long des sentes indécises, Perdues, perdues au loin sur les berges des temps Où se cachent les mots que l'homme poétise...