Moi qui rêve aux choses mortes Trépassées, Je sais que le vent emporte Le passé.
Je me dis que cet antan Si fugace N'est jamais que du présent Qui trépasse. De même que ce présent Sur la table Deviendra dans quelques temps Impalpable ! Que tenons-nous dans nos mains Dérisoires Qui ne soit pas du destin La passoire ? Moi qui cherche l'avenir En arrière Je vois bien que tout finit En poussière. La poussière des printemps Se dépose Là où gisent nos vingt ans Pauvres choses ! Et les pleurs qui vont coulant Sur nos joues Font que nos pas vont foulant De la boue...
Moi qui rêve aux choses mortes, Trépassées, Je sais bien que l'aube emporte Le passé...