Si je pouvais partir aux bornes de la terre Sur la rive infinie du bord des continents Sur ces rivages d'or où meurent les tourments, Et laisser quelque part la mort et la misère,
Si je pouvais voguer dans l'azur planétaire Voler dans ces éthers où flotte le néant, Aborder sur un monde heureux et innocent En écoutant chanter les arpèges stellaires,
Si j'étais pur esprit, au zénith radieux Ou bien un vent d'été sur les rives des cieux, Ou bien une marée, un ressac de l'espace,
J'oublierais pour un temps, tout au moins je le crois, L'énorme pesanteur de cette vie qui passe Sous nos bras écartés, comme sous une croix...