Si tu t'en vas un jour dans ce serre lointain Où tape le pic-vert et chante la hulotte, Si tu passes par là, tout en haut de la côte, Tu verras un maset blotti dans les grands pins.
Il n'y a plus de toit, presque plus de voûtains, Quelques volets rompus que la bise cahote Claquent tout doucement dans le soir qui tremblote, Et bercent en grinçant le vieux mas qui s'éteint.
Si tu vas en ce lieu où commença ma course, Tu salueras pour moi le valat et la source, Tu salueras pour moi la clède et les bancels.
Et, si tu as le temps, va voir dans ce coin sombre, Où sèche un châtaignier, sous ce qui fut mon ciel, Dormir au fond du temps mes chères vieilles ombres...