Allongé tout au long des longues longues nuits Où languit lentement la lune sur la lande Où lentement le vent dilue les houppelandes Des algues lacérées sur le sable qui luit,
Mon coeur git, ficelé, ligoté d'un glui. Il attend les lampions des hellènes calendes Eclairant ton retour... J'aurais mis des guirlandes, J'aurais lustré le seuil et j'aurais huilé l'huis...
Mais las ! Luit l'illusion sous le vent ululant, Luit la pâle Phébé sur le glas de l'amant Délaissé, englué de langueurs qui s'étiolent...
Et dans l'aube glacée de l'hiver ruisselant Où le flot lancinant joue sa glissante viole, Je lutte, désolé, lucide et pantelant.