Je suis née de la mer et du souffle d’Eole J’ai appris les étoiles sur la carte du ciel Sans avoir jamais pris le chemin de l’école Des choses de la vie je connais l’essentiel Je chante obstinément des chansons sans paroles J’emporte des voiliers qui sur mon dos décollent J’ai deux ailes transparentes comme les demoiselles Que j’orne simplement d’un ruban de dentelle
Tel un jeune étalon qui court sans licol Je lance des ruades et fait des cabrioles Je rends grâce au soleil qui moissonne et récolte Plus habile à la lyre qu’au maniement du colt Des dauphins m’accompagnent j’ai même vu des sirènes Qui nagent comme les poissons avec un port de reine Je m’entoure de poètes qui chantent mes louanges Semblables aux albatros qui ont des ailes d’anges
Je roule sur la grève au moment du ressac Du bois flotté des algues brunes des coquillages Tout ce que les bateaux sèment dans leurs sillages J’emporte des galets tout au fond de mon sac Je transpire sans arrêt suant à grosses gouttes J’ai beau me parfumer nuits et jours les aisselles Tout au long de ma route je laisse des traces de sel Quand ma course s’achève tout mon corps est out
Princes qui gouvernez, politiciens véreux A l’image de la vague les hommes sont nombreux Ensemble ils forment la houle avec ses bosses, ses creux Ceux qui vont à l’encontre jouent un jeu dangereux