Cent fois par jour des hommes et des femmes afin De travailler ou pour rejoindre leur domicile Se suivent dans une sorte de mouvement sans fin Formant autour des villes des fils d’automobiles
Roulant à faible allure pare-chocs contre pare-chocs Comme un caillot de sang obstruant les artères Ces animaux modernes de métal et de fer S’immobilisent, en panne et soufflent comme des phoques
La ville est comme un cœur avec des ventricules Des artères et des veines par où le sang circule. Comme un poulpe géant muni de tentacules
Les flots de véhicules viennent étouffer la ville Déposant sur l’asphalte une fine pellicule Et dans l’air poussiéreux un brouillard d’eau et d’huile