L'âme est sensible aux vibrations à la lumière Les couleurs et les sons ne la laissent pas de marbre Le passage des saisons à l'image des arbres L'influence la transforme de façon singulière
Dès les premiers beaux jours c'est le vert qui domine Les racines fouillent le sol les arbres s'illuminent ailes et feuilles s'agitent les oiseaux se querellent Espérant un dialogue un début d'entretien Les mâles bombent le torse pour attirer les belles Et nous jouent à la flûte des reprises d'air anciens Pour faire venir à elles les abeilles les fleurs Dans les prés sur les branches rivalisent de couleurs Des boucles de parfums s'enroulent autour d'elles Tournent en vrilles ainsi qu'on voit passer les hirondelles Les eaux bondissent comme des billes s'éparpillent des fontaines rejaillissent des iris des jonquilles
L'été c'est un feu d'artifice de couleurs une abondance de fruits de légumes et de fleurs A la montagne comme à la mer l'heure est au calme sous le ciel azuré le vent berce les palmes Sous les pins parasols les cigales nous régalent De leur concert c'est la saison des festivals Des jogger se remuent des promeneurs suffoquent les uns maigres comme des clous d'autres gras comme des phoques Jugeant de leurs images dans le regard des autres Derrière des lunettes noires qui cachent leur mirettes Hommes et femmes peu vêtus s'installent sur la côte les uns montrant leurs muscles d'autres montant leurs côtes Se mirent et les vendeurs de glaces font recettes Quand le soleil se noie comme la nuit descend les peintres itinérants exposent leurs tableaux les marchands ambulants des bijoux des bibelots des bougies parfumés et des bâtons d'encens la foule serpente entre les stands des camelots les étoiles montent au ciel la lune argente les flots et la terre tourne ronde comme on danse le slow
l'automne est un mille feuilles de glace saupoudré Mille feuilles qui s'entassent aux teintes mordorées
Il gèle on a sorti les gants et les bonnets fini la féerie des glaces en cornet la nuit étend son voile et partout le froid mord Le soleil astre pâle à le masque de la mort Le blanc remplace les couleurs comme par magie S'allument les lampions s'éveille la nostalgie Des hivers d'autrefois remplis de poésie Quand on veillait à la lueur d'une bougie la nature se désole tous les arbres sont muets Les virus se répandent aussi vite que l'ennui Les eaux qui babillaient se tiennent sans remuer et l'âme se morfond comme l'eau au fond d'un puits