Les premières feuilles mortes elles étaient sous payées Dans des emplois précaires des travaux saisonniers Dans la restauration ou dans le BTP La plupart sans diplôme étant handicapées
Sans aucune formation elles faisaient le spectacle Dans ce monde libéral où l’argent fait la loi Elles donnaient l’espérance faisaient croire au miracle Dès la fin de l’automne toutes seront sans emplois
Abandonnées de tous piétinées naufragées Détrempées par la pluie racornies par le gel Balayées par le vent comme une lettre à la poste
Ramassées dans la rue sans domicile connu Elles n’iront pas en tôles comme des détenus Mais toutes dans un même sac pour finir en compost