Pour redonner du goût à cette terre fade Voici quelques épices venues de l’orient De la cannelle de l’Inde de la noix de muscade Piment de Jamaïque dont les hommes sont friands
Chez des marchands aux étalages audacieux Goûtez au poivre noir au safran rouge feu A la cardamome verte au curcuma orange D’origines lointaines aux consonances étranges
Douces collines parfumées qui s’envolent à tous vents Dunes de silences arquées comme la courbe des cils Parfums qui disparaissent comme une traînée d’avion Qui flottent dans le ciel ainsi qu’un long ruban
Comme sur un tableau noir un trait à la craie blanche S’insinuent par les pores par le nez par la bouche Par tous les orifices ouverts et qui nous touche Puis retombent en pluie comme des grains de sable
Qui se mêlent dans la nuit aux essences végétales Aux fleurs d’orangers qui s’ouvrent en étoiles Aux roses ouvertes dont on recueille les pétales Aux grappes de glycine qui pendent sous les arcades