Le vent passe et repasse sans cesse il ressasse Il aiguise ses couteaux sur une meule à eau Le vent fourbit ses armes afin qu’elles soient tranchantes Coupantes comme une lame de rasoir Le vent se fait entendre sans qu’on puisse le voir
Et comme à chaque fois lorsque l’acier brillant Vient frotter sur le dos de la mer en criant Surgissent des milliers d’étincelles
Sur la mer qui écume tout en se balançant Comme d’un encensoir où brûle de l’encens Sort de la fumée le vent est entêtant
Il tombe sur sa proie et l’emmène en son aire Ainsi que fond un aigle aux griffes acérées Le vent est un rapace qui tourne dans l’espace