Le train vite s’éloigne des tours de Notre dame Du cœur de la cité de la Seine et des berges Des tours qui se dressent tels des membres viriles De la place de l’étoile où tout Paris converge Du Paris romantique de ses petits bistrots Des arrêts d’autobus des bouches du métro Des files de voitures aux allures d’escargots Des touristes naufragés dans un décor rétro De tout ce qui fait vivre agite la grande cité Des immeubles haussmanniens des universités A la vitre du train les paysages défilent Adieu l'univers clos asphyxié de la ville
Le train laisse derrière lui les pavillons tranquilles Les immeubles de banlieue gais comme des prisons Les barres et les cubes qui masquent l’horizon Et traverse la campagne que colorent les saisons La lumière entre en moi comme par un soupirail Je baille mes yeux se ferment mais mon cerveau travail J'écoute en somnolent la musique des rails Et me laisse bercer par ce pizzicato Ce furieux staccato que font les trains qui roulent Au passage des roues sur les rails en acier Une musique hypnotique qui vous fait sommeiller Rythmée au métronome au bras du balancier Tout comme un perroquet ressasse les mêmes paroles Tel un disque rayé qui se tord se gondole