S’étrécissant dans les ouvrages hauts comme des siècles S’élargissant dans des virages où passent les cycles Elle ne s’élance pas comme la flèche qui va au but Ni ne s’égare en virevoltant comme les papillons Mais longue et sinueuse comme une voie d’accès Vers les sommets dont les épingles se succèdent Se perdent entre les branches de sapins , elle court Sinuant dans les gorges franchissant les à pic Sortant glacée du ventre chaud de la montagne Comme la terre en colère crache de puissantes flammes Faisant rouler de lourdes pierres dans les ravins