L’automne est un voilier qui s’éloigne en dansant Il roule d’un bord à l’autre sur l’océan des arbres Il voudrait bien brasser la toile, et mettre en panne, Mais dehors les étoiles s’éteignent, et le vent miaule
Il fait pleuvoir des feuilles toutes pareilles aux dauphins Des nuages flottants comme des séraphins Le suivent dans son sillage comme on suit un parfum Lui sans boussole se fie à la lumière d’un phare
Quand l’automne est en panne alors la clarinette Redonne souffle et vie à la morne palette De sa voix chaude et grave elle réveille les feuilles De façon malicieuse comme un bel écureuil