Comme deux corps qui se tordent que l’amour fait plier Sous les assauts furieux de la folle tempête On entend la coque geindre et des voix supplier Et l’on ressent la houle aux cornes de bélier Qui fait trembler la coque à chaque coup de tête La vague du désir a balayé le pont Sous les coups de boutoir la coque s’est rompue On dirait que la houle s’est changée en rocher Au bord du lit froissé les restes du voilier Témoins muets du drame et des flots rugissants Sur le lit en chiffon dans la moiteur des draps Deux corps flottent étendus comme des naufragés