Sur l’arène des heures toute envahie de sable Jaillit de sous la terre le taureau de la nuit De ses sabots fendus il fait jaillir le sable Entre ses cornes redoutables un astre luit
Son âme est corrompue son cœur plein de noirceur Il a le cuir épais et des muscles saillants Son visage écrasé est celui d’un boxeur Il ne craint pas la mort et s’affirme vaillant
Il hait le monde entier auquel il se heurte Il a l’instinct de tueur d’une bête sauvage Son imagination ne conçoit que des meurtres Des scènes d’incendie de viols et de pillages
Une pâle clarté monte de l’orient C’est un espoir timide un enfant souriant Il tient une muleta la cape du toréro La foule médusée laisse passer le héros
C’est l’arrivée du jour qui s’oppose à la nuit Il agite sa cape qui lui sert de leurre Quand il tourne sur lui on dirait une fleur Sur l’arène des heures le combat se poursuit
De guerre lasse, étourdie des tours de passe-passe La nuit tire la langue et garde la tête basse Elle sait qu’elle va mourir et dans sa direction Elle perçoit le soleil qui lance ses rayons