Entouré de mes frères je mène une vie austère Toute tournée vers Dieu au sein d’un monastère Ayant quitté le monde et son agitation Je consacre mes jours à la méditation Je porte l’habit de moine tel un zeste d’orange Je me plais dans ces plis qui tombent comme çà m’arrange Tel le fruit attaché à sa branche je m’enveloppe Je m’étourdis comme la sage Pénélope Je respire l’air à plein poumon sur ma montagne Je m’assagis je deviens zen la joie me gagne Je ne touche plus terre comme en lévitation J’échappe au monde à sa force d’attraction Recevant les rayons du soleil adoré En silence j’ai pris la couleur bistre du bronze Comme un à qui on a fait boire le bouillon d’onze Heure attends la mort je l’attends comme un bon bonze Avec un grand sourire m’y étant préparé