C’est un froid pénétrant qui fige les cellules Celui qui gèle le sang et vous laisse blanc de peau Le froid de la prison de la triste cellule Celui qui tétanise et vous donne le frisson
Le grand froid de l’hiver qui pénètre la chair Avec ses dents de loups et sa mâchoire de fer Les mille petites épingles de la bise qui cingle Qui vous bleuit les doigts et vous laisse l’onglée
Le froid qui paralyse le froid de l’analyse De la loi qui condamne et vous jette à la rue La rigueur de l’hiver qu’on croyait disparu
Le froid des sans foyer de ces nouveaux damnés Qui n’ont rien pour payer et que la loi condamne A marcher dans la rue comme des prisonniers