Pierrot rêveur pêchant sur l'onde Un poète sonde la nuit sombre La grande nuit toute peuplée d'astre Il relève les étoiles sans nombre Afin qu’elles figurent au cadastre
Ni réacteurs ni bruit d'hélice Le temps que le vol s’accomplisse Comme une voile glissant sur l'onde La mince lune est là complice Qui lui sourit avec malice Tél le sourire de la Joconde
Il en oublie les bruits du monde Lançant sa ligne les coudées franches Sa main tâtonne son âme sonde Espérant dans la nuit profonde Que s’accrochent à son hameçon Ces beaux fruits ronds qui pendent aux branches Qui fondent en bouche avec délice