Les fossoyeurs nettoient la terre de ses cadavres Animaux ou humains tous ceux que la mort navre Dont l’œil vitreux ne laisse plus couler de larmes Et dont le cœur aimant ne connaît plus d’alarme
Tous ces seconds couteaux nourris de bonne chère De muscles tendres et de lambeaux de chair Se jettent tous ensemble comme des loups voraces Sur les corps déjà froids que la mort terrasse
Nul couronne de fleurs pas d’oraison funèbre Ces morts que nul ne pleure tombent dans les ténèbres Sans digne sépulture nom gravé dans le marbre
Laissée à l’abandon tout âme s’alanguit La lumière s’est enfuit bien au-delà des arbres Et seul pleure le soleil une boule de gui