Le vent chargé de sel siffle dans les cordages La mer à chaque assaut fait trembler ma carène Je ballote et subis le roulis le tangage Et les hésitations de la main qui gouverne
Sans cesse aux creux des flots je m’élève et retombe Ma fragile coque de bois encaisse tous les coups A chaque nouvelle vague je vois s’ouvrir ma tombe Et je craque et je geins tant la mer me secoue
Des montagnes liquides, des tourbillons de neige Dévalent des sommets dans un bruit d’avalanche Emportant à la mer le fringant équipage
Je vogue à la dérive comme flotte une planche Des vagues criminelles me tiennent dans leur mâchoire Elles entament ma coque et me plongent dans le noir