La terre à cette époque renouvelle sa mue Sa vielle peau de serpent son habit d’arlequin Détrempé par la pluie engraisse le sol fumant Aux squelettes des arbres ne pendent que des haillons Tandis qu’au ciel circulent de noirs bataillons Alors que cornent au loin les sirènes des Samu Des corbeaux morts de faim se posent dans les sillons Qu’on l’aime ou le haïsse pour tous c’était quelqu’un On entend des phrases chocs qui cherchent à quoi ça rime On croise des façades tristes et des regards émus Des propos alarmistes des paroles qui remuent Des vers qui s’entrechoquent des visages qui dépriment Certains boivent d’autres chantent on met les tables en fête Pour continuer à vivre chacun à sa recette A chaque année qui meurt on voit des visages fondre Pour tous c’est un pan de la vie qui s’effondre